9 Commentaires
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Avatar de Raphaxelo

đŸ—łïž Merci Alexandre pour ce rĂ©sumĂ© clair et stimulant de l’essai de RaphaĂ«l Doan !

Tu m’as donnĂ© envie de relire Rousseau et d’actualiser ma carte Ă©lectorale. Un miracle !

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Avatar de Alexandre Zermati - đŸ“© Histoire

Merci beaucoup ! Si cet essai arrive Ă  faire lire Rousseau ET Ă  motiver pour les dĂ©marches administratives, il mĂ©rite clairement un prix 😄

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Avatar de Lisa Maguire

Moi je ne suis pas fan de la démocratie directe. Le référendum est en principe anti-démocrate à mon avis. On voit comment le référendum et le plébiscite trop souvent étaient deployés comme outil de la réaction populiste. L'histoire récente du référendum n'est pas distinguée--Brexit me vient en tÚte. On doit s'interroger sur: les rédacteurs de la question posée, leur but, la contenu de question, le timing, etc.

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Avatar de Alexandre Zermati - đŸ“© Histoire

Bonjour Lisa,

Un grand merci pour votre commentaire. Vous avez mis le doigt sur un point essentiel du débat.

La thÚse centrale du livre est que la pratique réguliÚre du référendum peut aider à freiner la montée du populisme. Le mot clé ici, c'est "réguliÚre". C'est cette régularité qui fait toute la différence.

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Avatar de Lisa Maguire

Idée intéressante

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Avatar de Xavier Dupont de LigonnĂšs

Mouai, ça semble un peu facile de rejeter la démocratie participative pour encenser le référendum juste aprÚs, et il aurait été judicieux que de rappeler que ce dernier est une réponse à une question posée et non un choix que font les citoyens. Dois-je rappeler ce qu'il s'est produit avec le dernier référendum que nous avons connu ?

Jouons le jeu malgré tout, admettons que le référendum soit étendu, ce qui serait une bonne chose, admettons aussi que le référendum se transforme en véritable choix démocratique, et non plus une simple question. Dans le cas-là, ç'aurait été mieux d'étendre la réponse de l'auteur, expliquer pourquoi il juge la démocratie participative comme tel :

“La dĂ©mocratie participative est ainsi devenu le hochet privilĂ©giĂ© d’une classe politique qui refuse la dĂ©mocratie directe. C’est pire qu’un compromis : c’est une façon d’éviter la vĂ©ritable participation du peuple tout en prĂ©tendant la favoriser. La seule participation qui vaille est celle qui donne un rĂ©el pouvoir de dĂ©cision. Tout le reste - dĂ©bats, assises, concertations, conventions - n’est que de la poudre aux yeux.”

J'ai l'impression qu'il a voulu Ă©crire un beau paragraphe
 mais c'est tout. En quoi la dĂ©mocratie participative et le rĂ©fĂ©rendum ne pourraient-ils pas ĂȘtre complĂ©mentaires ? Il semble dĂ©fendre son bout de gras en somme, ce que convenaient les anciens comme Ă©tant le meilleur rĂ©gime (“les meilleurs rĂ©gimes sont ceux qui prennent un peu Ă  l'aristocratie, un peu Ă  la monarchie, un peu Ă  la dĂ©mocratie”), mais ce n'est pas dĂ©fendre la dĂ©mocratie ça. C'est, Ă  la rigueur, pointer du doigt le manque de dĂ©mocratie en France, mais c'est tout
 et malheureusement un peu limitĂ©.

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Avatar de Alexandre Zermati - đŸ“© Histoire

Merci pour votre commentaire. J'ai synthĂ©tisĂ©, peut ĂȘtre un peu trop.

Alors je me rattrape ici ;

Voici quelques éléments abordés dans le livre, en particulier ceux qui amÚnent au paragraphe que j'ai cité dans cette édition :

- La démocratie participative s'est développée depuis le dernier référendum de 2005, davantage comme un outil de communication que comme un mécanisme de démocratie directe. Elle ne permet pas aux citoyens d'exercer pleinement le pouvoir ni de voter les lois.

- Par exemple, la Convention citoyenne pour le climat (150 personnes tirĂ©es au sort) a formulĂ© 149 propositions, mais seulement un trĂšs petit nombre d'entre elles a finalement Ă©tĂ© votĂ© et mis en Ɠuvre.

- En plus du résultat final, la méthodologie de tirage au sort utilisée pour cette convention soulÚve des questions de représentativité, et l'encadrement du groupe de travail peut influencer l'orientation des propositions.

Sur la questions de la question justement, la mécanique proposé est de passer par le parlement afin qu'elle soit le résultat d'une délibération collective.

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Avatar de Xavier Dupont de LigonnĂšs

Concernant la dĂ©mocratie participative, encore une fois, on retrouve peu ou prou les mĂȘmes dĂ©fauts que pour le rĂ©fĂ©rendum : ce dernier ne permet pas non plus de voter les lois puisqu'il s'agit d'une question posĂ©e au peuple
 et j'ai un peu de mal avec l'argument comme quoi ce serait un « outil de communication » tant j'ai l'impression qu'il pourrait aussi se retourner contre le rĂ©fĂ©rendum (la frontiĂšre entre rĂ©fĂ©rendum et plĂ©biscite est poreuse). J'imagine qu'il faut partir de la logique suivante : le peuple ou l'assemblĂ©e s'organise, grĂące Ă  un article 11 Ă©tendu, pour qu'une question puisse ĂȘtre soumise au peuple ; Ă  partir de lĂ , on peut dire que c'est le peuple qui choisit les grandes orientations du pays. On se rapproche donc du mandat impĂ©ratif
 qui n'a jamais Ă©tĂ© vĂ©ritablement appliquĂ©, mĂȘme dans les pays qui l'avaient plus ou moins mis en place (France de 1793, dĂ©but de l'URSS, Chine
). Cela dit, je reste plutĂŽt pour ce genre d'initiative
 m'enfin, ce n'est pas le sujet.

LĂ  oĂč j'ai du mal du coup, c'est de se limiter au rĂ©fĂ©rendum Ă©tendu. Pourquoi ne pas tenter le coup, Ă  la fois d'Ă©tendre le pouvoir que les citoyens ont sur les grandes orientations du pays, mais aussi, Ă  une Ă©chelle plus micro, d'instaurer des conventions, des assemblĂ©es citoyennes, sur divers sujets ? Certes, certaines n'ont pas Ă©tĂ© mis en Ɠuvre, mais pourquoi ? On sait que Macron en a rejetĂ© quelques-unes, mais Ă  ce compte-lĂ , on aurait juste Ă  interdire au PrĂ©sident de se mĂȘler au rĂ©sultat final. Je veux bien admettre qu'il y a eu des problĂšmes avec cette convention constituĂ©e sur demande d'Édouard Philippe (logique qu'on soit déçu du rĂ©sultat final du coup), mais si on rejette ce genre d'outils dĂ©mocratiques, car le rĂ©sultat final n'a pas Ă©tĂ© appliquĂ©, alors il faut aussi rejeter le rĂ©fĂ©rendum dont la derniĂšre utilisation n'a pas Ă©tĂ© appliquĂ©e non plus
 ce fut mĂȘme l'inverse en fait.

Concernant le dernier paragraphe, lĂ  aussi, on pourrait retourner ces dĂ©fauts contre le rĂ©fĂ©rendum. Peut-on parler de reprĂ©sentativitĂ© quand seulement la moitiĂ© des citoyens votent ? Peut-on faire fi de l'influence qu'exercent les mĂ©dias sur les citoyens lors de ces mĂȘmes rĂ©fĂ©rendums ?

LĂ  oĂč j'ai du mal en fait c'est
 pourquoi s'arrĂȘter lĂ  ? Pourquoi mettre tant en avant le rĂ©fĂ©rendum et rejeter la dĂ©mocratie participative alors que les deux pourraient se rĂ©vĂ©ler complĂ©mentaire, alors que les deux outils possĂšdent des dĂ©fauts, dont certains qui pourraient ĂȘtre corrigĂ©s ? J'ai toujours du mal avec les « dĂ©mocrates » qui placent l'indicateur dĂ©mocratique Ă  un endroit particulier et se disent « lĂ , on est bien, pile-poil le bon degrĂ© de dĂ©mocratie qu'il nous faut », sans trop expliquer pourquoi. J'ai toujours l'impression qu'on a envie de me la faire Ă  l'envers, qu'on me cache quelque chose.

Bien sĂ»r, on ne peut pas rentrer dans une sorte de dĂ©mocratie absolue, il faut parfois lĂ©guer le pouvoir aux experts (ça concerne l'armĂ©e, l'hĂŽpital, l'Ă©cole
 un peu tout en fait), mais il faut que ce soit justifié  et en l'occurrence, j'ai peu de mal avec les arguments employĂ©s par l'auteur.

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Avatar de Alexandre Zermati - đŸ“© Histoire

Je pense que l'objectif est de trouver la meilleure solution à la crise démocratique. Je n'ai pas lu qu'il interdirait l'usage de la démocratie participative, mais il est clair que ce n'est pas sa préférence.

Concernant la dimension locale versus nationale, je pense que les deux se complÚtent plutÎt que de s'opposer. Les référendums locaux sont un excellent moyen pour chacun de s'approprier une démocratie concrÚte. L'Oregon et la Californie ont bien intégré cette dimension.

Je suis d'accord avec vous sur le rÎle des médias, c'est un vrai sujet. Cependant, le dernier référendum montre que cela ne fait pas tout, et depuis, le paysage médiatique s'est élargi avec YouTube et les réseaux sociaux.

En ce qui concerne la représentativité, les taux de participation aux référendums ont été supérieurs à 50 % sous la CinquiÚme République, à deux exceptions prÚs (Nouvelle-Calédonie, Quinquennat). La pratique réguliÚre du référendum sous De Gaulle n'a pas entraßné d'érosion du taux de participation. Bien qu'il y ait une part de circonstances, cela démontre qu'il n'y a pas de fatalité à une 'fatigue référendaire'.

Sujet et conversation passionnants !

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