John Fitzgerald Kennedy : l'art de motiver
Ce que Kennedy et un employé de la NASA peuvent nous apprendre sur la motivation.
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Kennedy visite l'un des nombreux bĂątiments de la NASA. Nous sommes en 1962.
AccompagnĂ© de son Ă©quipe et surtout de journalistes, le PrĂ©sident "fait le show". Il aperçoit Ă quelques mĂštres de lui le concierge du site qui observe la scĂšne, appuyĂ© contre le balai quâil utilisait quelques minutes auparavant pour nettoyer le sol. J.F.K fait quelques pas vers lui, lui sert la main, croit nĂ©cessaire de se prĂ©senter et lui pose une question :
"Que faites-vous ici ?"
Nâimporte qui aurait bredouillĂ© le titre de son poste, peut ĂȘtre en expliquant ce que cela recouvre au quotidien.
Mais ce nâest pas la rĂ©ponse que les journalistes et le 35Ăšme PrĂ©sident des Etats-Unis ont entendue.
Le concierge lui répond :
"Je suis en train d'aider un homme Ă aller sur la Lune"
Du PrĂ©sident au concierge, tous les acteurs du programme Apollo Ă©taient donc motivĂ©s par la mĂȘme ambition. Ils ont repoussĂ© leurs propres limites et celle de notre espĂšce.
8 ans aprÚs le discours du 25 mai 1961, la NASA envoyait 3 hommes vers la Lune mobilisant les industries de pointe, les meilleurs ingénieurs, les meilleurs pilotes vers cet objectif.
Que ce soit pour ses études, son travail ou ses activités associatives, nous sommes capables, comme les acteurs du programme Apollo, de nous dépasser pour peu que nous nous sentions motivés.
Mais motivé par quoi ? Comment naßt la motivation ? Dan Pink s'est posé la question.
Dans « Drive : la vérité sur ce qui nous motive », il partage avec ses lecteurs une "Histoire" des mécanismes de motivation.
Une Histoire de la motivation
La premiĂšre version est celle de nos dĂ©buts dâhominidĂ©s.
Nous ne pouvons vivre sans manger et boire. Alors nous nous levons le matin pour chasser et chercher la source qui va nous permettre d'Ă©tancher notre soif. Nos besoins physiologiques dictent notre motivation.
La seconde version est celle de la carotte et du bĂąton. Nous nous levons le matin parce quâon nous y oblige de façon coercitive ou qu'on nous promet une gratification financiĂšre. Si nous faisons ce quâon nous demande tout se passera bien et nous pourrons dĂ©guster la carotte. Sinon, gare aux coups de bĂątons. Ce sont les mĂ©canismes de part variable dans les entreprises.
Et si nos outils de motivation nâĂ©taient pas⊠Motivants
En se basant sur des recherches scientifiques, Dan Pink plaide pour une troisiÚme version plus proche de notre nature et surtout de ce que la science sait désormais : lier la rémunération à la performance ou espérer augmenter l'efficacité d'un Homo Sapiens avec la peur de la punition ou la promesse d'un bonus financier est un contresens psychologique et économique. Et pourtant c'est sur ce contresens que nous pensons motiver les gens depuis 200 ans.
Dan Pink va mĂȘme plus loin.
La carotte et le bĂąton dĂ©gradent la performance notamment dans le cadre d'activitĂ©s intellectuelles ou crĂ©atives qui sont aujourd'hui les activitĂ©s les plus soumises Ă des bonus financiers et reprĂ©sentent 70% des postes aujourd'hui selon McKinsey. Le fait de savoir que nous allons ĂȘtre jugĂ©s sur notre performance limite notre champ de rĂ©flexion, nos capacitĂ©s crĂ©atives. Et pourtant, c'est bien cette crĂ©ativitĂ© qui nous est demandĂ©e.
L'auteur donne de nombreux exemples appuyés sur des observations de cohortes de personnes soumises à des rÚgles de jeu différentes pour résoudre un problÚme. La premiÚre se voit promettre un gain financier si elle réussit l'exercice, la seconde n'a reçu aucune promesse si ce n'est le plaisir de résoudre un problÚme. Les résultats basés sur les études du professeur Deci du M.I.T montrent que cette derniÚre est systématiquement plus performante et résout plus souvent et plus rapidement le problÚme que ceux de la premiÚre.
La motivation 2.0, celle de la carotte et du bĂąton, marche uniquement dans le cadre d'activitĂ©s dites "algorithmiques", câest-Ă -dire basĂ©es sur la succession d'Ă©tapes faciles Ă suivre ne demandant que trĂšs peu de crĂ©ativitĂ© : par exemple tourner un boulon sur une chaĂźne de production comme Charlot dans "les Temps Modernes".
Comment expliquer cela ?
Les 3 piliers de la motivation
En vérité, l'engagement et la motivation la plus durable est un tabouret qui repose sur 3 trois pieds :
L'autonomie : les géants du net comme Google ou Atlassian donnent une trÚs grande autonomie à leurs équipes en leur octroyant une journée par semaine dédiée aux projets personnels de chacun pour l'entreprise. C'est ainsi que Trello, Gmail, Street View ou encore Google News ont vu le jour. Pas de carotte ni de bùton, juste de la pure motivation.
Le besoin de maßtrise : une étude de Stanford démontre que les élÚves souhaitant apprendre pour le plaisir de maßtriser une matiÚre plutÎt que pour avoir de bonnes notes ont finalement une meilleure moyenne. Une autre étude montre que les élÚves de West Point qui n'abandonnent pas aprÚs le trÚs dur entraßnement initial de sept semaines sont ceux qui sont capables d'endurer plus que les autres car ils se sont fixé une ambition d'expertise sur le long terme plus forte.
Le sens et l'impact de ses actions : des sociologues de l'UniversitĂ© de Colombie Britannique ont dĂ©montrĂ© que la façon dont vous dĂ©pensez votre argent va influer sur votre "bien-ĂȘtre". Vous serez plus heureux en donnant 100 ⏠à une association pour une cause Ă laquelle vous croyez, plutĂŽt qu'en vous achetant un gadget Ă©lectronique.
Conclusion : vers une motivation plus durable
DĂ©velopper sa sensibilitĂ© aux facteurs "intrinsĂšques" plutĂŽt qu'aux facteurs âextrinsĂšquesâ nous amĂšne Ă dĂ©velopper notre motivation durablement.
Mais il y a plus important.
Cela amĂšne Ă des comportements plus sains et Ă conduire sa vie sur des piliers solides. Ătre motivĂ© par l'autonomie, l'envie de maĂźtrise, le sens et l'impact de ses actions, c'est se donner la chance d'enrichir le monde plutĂŽt que de l'appauvrir.
Voici les ressources nĂ©cessaires Ă la prĂ©paration de cette newsletter :Â
Le livre de Dan Pink, âDrive : la vĂ©ritĂ© sur ce qui nous motiveâ
Exemples de leadership : 5 personnages historiques analysées
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Bonne semaine Ă tous !
âđââïžâAlexandre
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