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Je suis entrée sur Nietzsche par La Généalogie de la Morale quand j'étais ado et j'avais été bouleversée. Aujourd'hui encore, j'y lis (ou préfère y lire, peut-être ?) une proposition d'explication de pourquoi le monde est tel qu'il est. Car, je souscris en substance à son constat d'une "captation" des termes par les aristocrates et dominants (ne dit-on pas "vilain" aujourd'hui, mot même qui définissait les pauvres autrefois ?).

Et j'entends, même si c'est profondément antisémite, son propos sur l'inversion de la force opéré par le monothéisme (par rapport aux polythéismes antiques, j'entends).

Cela étant, même si je le rejoins sur l'idée qu'une moral mortifère qui aime à souffrir dans sa chair pour s'élever ne peut qu'être délétère pour une espèce vivante, je pense qu'il est plus que jamais nécessaire de ne pas être fataliste quant à l'aigle et l'agneau. Quand il exprime qu'il ne sert à rien d'avoir du ressentiment, parce que "c'est la nature-han", je trouve qu'il en devient hypocrite, car c'est très exactement le même postulat largement proposé par l’Église vis-à-vis des différences entre les rois et le peuple (notamment).

Certes, il est inutile de reprocher au fort d'être fort. Ou au faible d'être faible. Mais on peut (on doit, même, selon moi), le faire lorsque ces derniers (surtout le fort, en général, d'ailleurs) oppriment les autres et détruit nature, tissu sociétal, etc.

En conclusion, aujourd'hui encore, je suis très partagée sur l'objectif et le sens réel de ses propos. Et je me demande si ce n'est pas d'ailleurs tout le problème avec la pensée en général, car il y a une libre interprétation (et choix d'interprétation) possible.

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